Erreur de jeunesse, engouement amoureux ? Que faire pour enlever son tatouage et ne pas recommencer la même bêtise dès l’été prochain !
On en voit partout dans les rues, sur les plages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, s’affichent tatouage sur les bras, cou, mollet et j’en passe. Fleurs, tête de mort, serpent, signe chinois ou tribal ? L’imagination de ces adeptes de l’indélébile n’a pas de frontière, ni de limite. Alors comment faire enlever un tatouage efficacement et en toute sécurité ?
Le tatouage c’est bien, seulement voilà, sur les 15 % de la population française tatouée, 1 personne sur 3 le regrette* : le temps passe, et ce dessin tribal fait avec son ex mari ne convient plus à Sarah… Même chose pour Dominique, qui fait retirer un lion sur son épaule avant d’entamer une nouvelle carrière en marketing : « Ça ne me ressemble plus du tout ! », s’exclame-t-il. D’autres changent de tatouage comme on change de tee-shirt… Conclusion : les cabinets de dermato ne désemplissent pas pour les demandes de suppression d’un tatoutage ! Le détatouage a augmenté de 30 % ans en à peine 10 ans**. Mode d’emploi pour un détatouage réussi.
Comment effacer un tatouage ?
Sommaire
Il y a eu par le passé, l’acte chirurgical, une véritable intervention lourde de conséquences, en particulier cicatricielles. Puis est arrivé le laser dé- pigmentaire type Q-Switched, douloureux, long, et impuissant sur certaines couleurs. Mais maintenant il y le picoseconde avec deux machines actuellement sur le marché Français : le Picosure et le Picoway !
Une révolution qui pulvérise les pigments en poussière, au lieu d’être fragmentés comme avec son ancêtre. Les couleurs qui sont les plus difficiles comme les bleus et turquoise, ne résistent pas au pico. Il suffit d’adapter la longueur d’onde du laser à la couleur. Enfin, les peaux noires de phototypes V et VI, peuvent également se faire détatouer, ce qui auparavant représentait une opération complexe, voire impossible.
Combien de temps ça prend d’effacer un tatouage ?
L’acte de détatouage laser en lui même est rapide, puisqu’il s’agit d’appliquer un embout de la taille d’un stylo sur les traits du tatouage. Cela peut prendre de 5 à 30 minutes, selon la taille et la complexité du dessin. Ces lasers sont tellement rapides, qu’ils n’endommagent pas la peau et ne laissent pas de cicatrices ! En contrepartie, il faut attendre un mois entre chaque séance, le temps que la peau se répare totalement et que le tatouage disparaisse. En 4 séances étalées sur 2 à 3 mois, on obtient un effacement de 60 à 85 % du tatouage.
Pour un effacement total du tatouage, il faut bien un an (contre 18 à 24 mois avec le laser Q-Switched). Tout dépend beaucoup de la zone tatouée, de la profondeur, si c’est un acte professionnel ou amateur et de l’ancienneté du dessin. Y a-t-il un moyen pour ne pas avoir mal ?
« En appliquant une crème anesthésiante une heure avant le rendez-vous, c’est tout à fait supportable, explique Arno, 25 ans, qui en est à sa 5e séance, on entend un claquement, comme un élastique, c’est tout. »
Mais attention aux effets secondaires importants du détatouage : le stylo du pico envoie des jets de lumière très puissants qui font gonfler la zone traitée immédiatement après la séance. Il y a des cloques qui se forment et au bout de 4 ou 5 jours, se transforment en croûtes.
« À la deuxième séance j’ai eu de grosses démangeaisons, à la 3e , des cloques et quelques croûtes seulement », confirme Arno.
On les recouvre de crème cicatrisante et d’un bandage pendant 10 jours. La première nuit, pas de très bonne soirée en perspective puisque vous ne pourrez pratiquement pas vous appuyer sur la plaie qui pique, brûle ou démange…
Détatouage : En quoi c’est dangereux ?
Le détatouage laser est totalement sécurisé, mais les encres qui sont explosées et éliminées par le corps du tatoué, beaucoup moins ! L’encre pulvérisée est en effet détruite par les macrophages, puis éliminée par les reins pour être évacuée via les urines. Et c’est là le hic !
Une étude datant de 2013 révèle sur le site Vigipil, l’aspect toxique de certaines encres du commerce. Les taux de nickel, chrome, cobalt semblent trop élevés par rapport à la norme autorisée par les allergologues. Les encres rouges contiennent de l’aluminium, du fer, titane, silicone, mercure et cadmium. Les noirs, des hydrocarbures dérivés du pétrole… Exposés aux UV, ils entraîneraient une forte augmentation en radicaux libres.
« On observe des migrations de pigments dans les ganglions de drainage – les zones axillaires pour un tatouage de poignet par exemple. Rien ne disparaît vraiment et c’est tout le problème des pigments », souligne un des dermatologues du site.
Que faire pour se protéger ?
Il n’y a pour le moment aucune loi ni réglementation autour de l’utilisation de ces bombes à retardements ! Pour commencer, il faudrait éviter toute provenance de la Chine. Renseignez-vous : il reste obligatoire d’utiliser des encres aux normes ResAP 2008 testées par des laboratoires de l’union européenne.
Le tatoueur doit respecter également la réglementation sanitaire définie par le syndicat national des artistes tatoueurs (Snat), dont le principe fondamental est la stérilité du matériel environnant et les aiguilles à usage unique. Préférez des petites zones, ou le taux d’encre limité, reste inoffensif ! Au regard du prix de la séance de détatouage qui varie de 200 € à 400 €, sachant qu’il en faut parfois 10, choisissez bien votre tatoueur ! N’hésitez pas à feuilleter son catalogue, à demander conseil sur les blogs de spé- cialistes. Et donnez un sens à votre dessin.
Trop de personnes se réveillent un beau matin en se demandant ce qu’elles font avec un dragon ou un perroquet sur le bras !
Réussir son détatouage
Avant
- Buvez beaucoup d’eau.
- Appliquez la crème à la lidocaïne anesthésiante pour la douleur 30 minutes avant.
- Ne fumez pas ! Le tabac agit sur votre peau et réduit considérablement la réussite de votre traitement.
- Adressez vous à un professionnel équipé de plusieurs machines, qu’il pourra combiner en cas de difficulté.
Après
- Appliquez une pommade trois fois par jour.
- Lavez deux fois par jour avec un savon doux et de l’eau et changez le bandage après chaque lavage.
- Ne touchez pas aux cloques.
- N’exposez pas la partie traitée au soleil. Le soleil provoque des cloques rapidement et augmente le temps de la guérison et le risque de cicatrices.
- Respectez le temps d’attente entre deux séances.
Vidéo de « Dans Ton Corps » : j’ai testé le détatouage au laser
Comment se faire retirer un tatouage dont on a honte ? Dans Ton Corps a testé la solution la plus courante: le laser. Décryptage.
Je conseille toujours mes clients de bien réfléchir avant de se tatouer et que s’ils ne les aiment pas au bout d’un moment, ils doivent assumer leur choix. Les risques liés au détatouage sont trop importants pour s’y exposer.